Le lac du Lauzon, perle d’eau du Dévoluy
Un lac d’altitude modeste mais unique
Bien que de dimension modeste, il s’affiche comme l’un des très rares lacs d’altitude des Préalpes calcaires et le seul du Dévoluy et du Vercors. Il se situe en rive droite du Buëch à 1953 mètres d’altitude. Les bords de la dépression où il se niche offrent des panoramas grandioses sur le Vallon de La Jarjatte et le point culminant de la Drôme : le Rocher-Rond (2543 m). Plus haut, les pelouses qui le bordent cèdent le pas à l’univers minéral de parois verticales spectaculaires aux accents dolomitiques. Pour les esprits scientifiques, le lac du Lauzon est une curiosité géologique, mais personne ne reste insensible à la magie du lieu.
Un biotope vulnérable
Unique mais fragile, le Lac du Lauzon se referme peu à peu sous l’effet du réchauffement climatique et par l’apport de substances nutritives – notamment les “pétoulettes” des brebis, qui favorisent sa colonisation par les algues et les végétaux. Mais, pour l’instant, ce petit écosystème aquatique d’altitude abrite encore des espèces originales comme le triton alpestre et une belle libellule : l’æschne des joncs.
6000 ans d’histoire dans les sédiments lacustres
En 1993, des préhistoriens, menés par Pierre Bintz, recueillent les pollens enfouis dans les sédiments du Lac. Munis d’un carottier, ils extraient 4,5 m de sédiments. Séparés des tourbes et limons, les débris végétaux, graines et pollens racontent alors 6000 ans d’évolution du Lac du Lauzon. Surprise, il y a 5700 ans, les abords du lac ne ressemblent en rien aux pelouses actuelles. Les sapins y poussent nombreux ainsi que des noisetiers, chênes, ormes, aulnes et tilleuls. 2000 ans plus tard, les hêtres se sont imposés. L’événement le plus marquant est l’apparition quasi continue de pollen de cultures domestiques : des céréales mais aussi du chanvre dont les fibres devaient être traitées dans les eaux même du lac. L’homme est bien là. Il déboise, défriche, cultive, élève chèvres et brebis. Le site est à mettre en relation avec l’abri sous roche des Corréardes, la station mésolithique du Col de La Croix ou encore la Tune de la Varaime. Tous ces lieux témoignent d’une occupation ancienne des belles montagnes de la région
Une randonnée abrupte et majestueuse
La randonnée qui mène au lac du Lauzon débute dans le vallon de la Jarjatte aux confins de la Drôme, en limite des Hautes-Alpes et de l’Isère.
La découverte de ce vallon, classé et site Natura 2000, est un enchantement en soi. La montée est confortable jusqu’à la cabane du Fleyrard. Au-dessus, les alpages des Prés du Ferrand sont sans équivoque : le dernier kilomètre oppose 350 m de dénivelé. Le sentier est raide et ses derniers mètres se déroulent dans des dalles délitées inconfortables. Alors, quand se dévoile le cirque du lac, dominé par les têtes du Lauzon et de Vallon Pierra, la majesté du site vient récompenser l’effort. S’il reste un peu d’énergie, une petite heure de marche supplémentaire permet de passer le col du Charnier pour rejoindre des crêtes qui offrent des vues incomparables sur le Grand-Ferrand, second plus haut sommet du massif du Dévoluy.
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